Victor Renard n’eut jamais de chance avec les femmes. A commencer par sa mère, l’épouvantable Pâqueline, qui lui reprochait d’avoir étranglé son frère jumeau de son cordon ombilical. Puis ce fut Angélique, la prostituée, qui se moquait de Victor et de sa difformité, comme de sa « demi-molle ». Victor échappe pourtant à sa condition misérable : il devient embaumeur. Quelle meilleure situation ? Les morts, après la Révolution, ne manquent pas dans Paris.
Un livre truculent tout en gardant un style historique. La verve caustique d’Isabelle Duquesnoy est toujours très présente dans ce roman qui nous fait passer un excellent moment de plaisir. Et si ce livre vous a plu, empressez-vous de lire la suite « La Pâqueline ou les mémoires d’une mère monstrueuse », et ce n’est rien de le dire, elle est abominable. On y retrouve le même style désopilant. Pas le temps de s’ennuyer tant l’on est pris par l’histoire. A lire absolument pour passer un bon moment. Et à offrir.
Isabelle Duquesnoy nous livre dans ces deux livres les portraits d’un fils et de sa mère, écrits dans une langue époustouflante, entre préciosité du XVIIe siècle et démesure rabelaisienne. Un écrivain inclassable et majeur de ce début de XXIe siècle.
