Citadins de demain est le 1er tome de la trilogie Capitale du Nord, centrée sur Dehaven, métropole fictive ressemblant à l’Amsterdam du siècle d’or néerlandais (en parallèle de Capitale du Sud, trilogie de G. Chamanadjian se déroulant à Gemina). Nous y suivons Amalia, aristocrate bien née censée être une « citadine de demain », c’est-à-dire ayant reçu par ses parents et quelques amis d’ancienne noblesse une éducation plus progressiste, fondée sur la Raison et portée sur les sciences. Jeune femme conditionnée, Amalia a pourtant tout loisir de découvrir sa cité et de peaufiner sa connaissance du port où ses parents dirigent une grande compagnie de fret vers les colonies : elle doit comprendre son monde dans ses contradictions et déjouer ses propres clichés de genre et de classe.
Lutte des classes au pays du Progrès
Amalia est confrontée aux paradoxes du régime qui soutient le pouvoir aristocratique. Ce sont les anciens nobles qui monopolisent les places au Conseil. Si les femmes ont du pouvoir, Amalia doit encore s’affranchir des codes conjugaux quand le mariage s’annonce. La relation entre Dehaven et ses colonies se tend aussi à mesure que les intérêts commerciaux augmentent. Ces paradoxes culminent dans la relation qu’elle a avec ses proches amis : l’aristocrate Hirion issu d’une famille marquée par les tragédies et le roturier Yonas dont la famille prospère avec une écluse rentable. Ce tome reste encore assez calme, mais dépeint une cité pleine de promesses qui tend à l’action, voire à la folie de ses personnages quand survient un élément surnaturel : un miroir montrant une cité parallèle, vide mais flamboyante.
Ces Citadins de demain sont donc des personnages attachants car humains, profonds et servis par une écriture de qualité.