Prix Goncourt 2018 pour « Leurs enfants après eux « Ed du Seuil -l’histoire d’Anthony et de Vanessa.
Nicolas Mathieu a aussi écrit « Aux animaux la guerre »Actes Sud 2014.
Christophe et Hélène vivent cette période spécifique de l’approche de leur quarante ans. Le temps des bilans, des déceptions et des relances.Comment avoir quarante ans et des questionnements dans la France de 2017 et son basculement politique,dans une Commune qui vote FN ?
Hélène vit à Nancy après un cursus scolaire réussi et est marié avec Philippe ils ont deux filles.
Christophe vit toujours dans son village natal Cornécourt- passionné de hockey et travaille dans une entreprise de nourriture pour chiens.Divorcé il vit avec son fils Gabriel chez son père et les relations avec son ancienne femme Charlotte ne sont pas simples.
Leur vie c’est aussi les Vosges que l’auteur qu’il décrit ainsi :
« Ici on a encore en souvenir les crimes commis contre le textile et la sidérurgie »p147.L’auteur fait découvrir la tofaille et le chouffe ».Il aime sa région universelle.
L’auteur décrit leurs vies non linéaires, différentes.
Hélène veut s’en sortir et se bat contre le déterminisme social et géographique. Elle en souffre mais se bat.
Lui vivote et pense qu’il peut redonner sens à une vie sans relief en reprenant le hockey.
Hélène cadre dans une entreprise de conseil est brillante:elle est consciente de la viduité du discours managérial et de ses dégâts. Dans ces cabinets « on vend de l’expertise et le servilité « p 124.
Leurs vies sont façonnées par leur enfance, le déterminisme géographique, leurs amis et amies, leurs couples vides eux aussi.
L’auteur insiste sur la période charnière de l’adolescence ainsi décrite
« L’adolescence est un assassinat prémédité de longue date et le cadavre de leur famille telle qu’elle fut gît déjà sur le bord du chemin. Il faut désormais réinventer des rôles, admettre des distances nouvelles, composer avec les monstruosités et les ruades. le corps est encore chaud. « p 231
Le livre est un hymne à la vie car comme le dit la chanson de M Sardou « on dit que la vie est une folie, et que la folie ça se danse ».
Le quotidien sublimé par le style et la qualité d’écriture de Nicolas Mathieu.
Un livre sur le management érigé en idéologie vide et destructrice des hommes , des femmes et des territoires.Les pages sur la réorganisation des régions ici dans le Grand Est notamment à l’ ARS sont à la fois d’une réalité crue, d’un humour corrosif .
Un livre politique-un humour positif et lucide sur un à-venir ouvert