Nommé dans la sélection du Prix de l’Imaginaire 2022
Un petit livre de Science Fiction original qui bouscule nos habitudes de lecteur
Mêler Science Fiction et théâtre, plutôt original comme cocktail ! Ici, peu de narration mais on rentre vite dans cet univers futuriste (post-covid ?) où les écrans servent à réguler les pulsions et angoisses existentielles. La société présentée n’est pas si éloignée que ça de la nôtre. On se plonge très vite dans cet univers presque familier où trône la télé-réalité.
Sur un quai de gare, un homme attend. Il attend une livraison qui n’arrivera pas.
Cette attente suscite tout un panel de réactions différentes : incrédulité, impatience, moquerie, colère et même admiration et envie au gré des personnages rencontrés. Notre héros est sympathique mais dérangeant, agaçant ; son attente interroge et perturbe les routines anesthésiantes de chacun. On découvrira qu’il n’est pas si naïf que ça.
Ce roman se lit très vite car très court et bien écrit. Le parti pris de l’écriture théâtrale peut, dans un premier temps, rebuter le lecteur de romans ; comme les personnages, nos habitudes de lecture sont malmenées. Mais la curiosité l’emporte, les barrières tombent assez vite, et on se prend rapidemment au jeu, on a envie de lire jusqu’au bout : il s’agit bien de Science Fiction et non de théâtre.
Tout au long de la lecture, on oscille entre sympathie et antipathie envers ce héros peu ordinaire, rêveur et machiavélique à la fois. La société dépeinte questionne aussi car elle semble si proche de la nôtre, un possible futur ? Rassurant et glaçant à la fois…
Puis, le final ! Accroche-toi, lecteur car, à ton tour, d’éprouver les sentiments des personnages ; incrédulité, colère et incompréhension parce que la fin du roman n’est pas celle que l’on attend !
Pour conclure ; « L’homme Canon » est un roman court, bien écrit et qui paraît bien innocent au premier abord, mais qui se révèle déconcertant et troublant : merci Christophe Carpentier !
